Directeur Artistique aux Éditions Musicales
Directeur Artistique Musique
Pour nos étudiants nous posent souvent la question “comment devenir directeur artistique” ? Nous leur répondons qu’ils doivent avant tout savoir s’ils souhaitent devenir directeur artistique dans l’édition musicale ou directeur artistique musique dans la production musicale.
On associe souvent l’œuvre – le texte et la musique – à son interprète, ce qui n’est pas tout le temps le cas. Nombre de créateurs, auteur-compositeur n’interprètent pas leurs œuvres.
Le métier de l’éditeur musical et de son directeur artistique est centré sur l’œuvre. Ainsi, l’éditeur musical représente l’auteur et le compositeur. Il détient le droit de fabriquer ou faire fabriquer en nombre l’œuvre – initialement la partition, œuvre en temps qu’édition graphique.
Le métier de l’éditeur musical a changé, même si celui-ci continue à fabriquer des partitions, son activité essentielle réside dans l’exploitation discographique et audiovisuelle de l’œuvre, ainsi que l’exploitation en spectacle et à l’étranger.
Il intervient comme appui financier et directeur artistique dans un développement de carrière, auprès du producteur (financement album, clip, etc) ou pour en trouver un (maquette, répétitions, etc…), auprès du producteur de spectacle (financement de tournée) et des sous-éditeurs à l’étranger.
Entre l’auteur et l’éditeur, il existe un contrat d’édition musicale qui régit leur collaboration et un contrat de cession.
Selon les tailles de structures d’édition, on peut trouver chez un éditeur plusieurs métiers : le directeur artistique, le responsable copyright et royalties, le chargé des licences et de la synchronisation etc.
Pour devenir directeur artistique dans l’édition musicale, avant tout, il convient d’être passionné de musique et vouloir travailler au service des auteurs-compositeurs. Il est souhaitable d’avoir un bon niveau en gestion, marketing et communication. Le métier de directeur artistique nécessite une grande créativité et une grande culture musicale.
Tom Le Bourhis, Directeur Artistique chez Universal Music Publishing, nous parle de son métier
Bonjour Tom, Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?
Je suis diplômé de Sup De Co Reims où j’ai suivi une formation spécialisée dans les industries culturelles qui m’a conduit à écrire mon mémoire de fin d’études sur le rôle de l’éditeur dans le music business aujourd’hui. C’est ce travail de fin d’études et les différents projets que j’avais menés à bien auparavant – dont Shaddaz magazine – qui m’ont permis de décrocher un stage en tant que talent scout au service artistique d’Universal Music Publishing en Juin 2014. Quelques mois après, un poste de directeur artistique se libérait et on me proposa de le récupérer. Ça fait donc deux ans que j’occupe le poste de directeur artistique au sein d’Universal Music Publishing.
À quoi sert le directeur artistique aux éditions ? Quelle est la différence avec un directeur artistique dans un label ?
Etre directeur artistique aux éditions c’est avant tout un rôle de conseiller (de l’ombre). C’est créer une relation de proximité et de travail très forte avec les artistes pour ensuite les accompagner tout au long de leur carrière d’artiste. Cela passe donc par des réflexions artistiques sur l’écriture des chansons et la constitution du répertoire. Mais aussi par des réflexions stratégiques de long terme sur le choix des partenaires avec qui travailler ou encore l’organisation de la sortie d’un album. Mais c’est aussi un faiseur de rencontres et d’opportunités entre les différents artistes avec lesquels il ou elle peut travailler.
A la différence du directeur artistique en label, je pense qu’il est moins opérationnel et plus dans la réflexion globale autour d’une chanson et d’une carrière d’artiste. Même si au fond leur travail se recoupe sur beaucoup de points et qu’ils s’entraident sur plein de choses.
Quelle est votre semaine type ?
Mon travail se divise en deux temps : la prospection de nouveaux talents et le travail quotidien qu’implique celui de représenter les intérêts des auteurs-compositeurs de notre catalogue. Le premier consiste à aller à des concerts, écouter des démos ou des chansons récemment sorties sur internet, regarder les classements locaux et internationaux pour être au courant des tendances musicales actuelles. Le second consiste à écouter les nouvelles chansons de nos talents et leur donner un avis dessus, faire du suivi sur les sorties à venir et en cours, faire le lien entre l’artiste et l’entreprise dans sa globalité (financier, juridique, synchro,…), démarcher des partenaires –label/producteur, tourneur, manager d’artiste, agences de publicité,… Dans les deux cas on fait beaucoup de rendez-vous et on parle tout le temps de musique !
Y a-t-il une compétition entre directeurs artistiques pour savoir qui va trouver la perle rare ?
Au sein d’Universal Music Publishing, pas du tout. Chaque directeur artistique a plus ou moins son domaine de prédilection et nous fonctionnons plus comme une équipe où chaque individu est complémentaire. Là où il y a de la compétition et de la concurrence, c’est entre éditeur ou label/éditeur pour certains lorsqu’il y a un buzz sur un artiste et que tout le monde veut le signer. C’est à ce moment que tu rentres dans une phase assez intense où tu dois tout donner pour convaincre l’artiste de travailler avec toi. C’est là où tu crées cette relation qui peut devenir très précieuse par la suite. C’est là aussi où tu découvres tes convictions et ta détermination ! S’il faut aller au bout du monde pour écouter un groupe que tu aimes et le convaincre de travailler avec toi, il faut y aller.
Quelle est ta dernière belle découverte ?
Global Network : une pop synthétique aux sonorités R’n’B et faite avec classe par deux mecs du 91. Je ne me lasse pas d’écouter « Your Love »