Quel est ton parcours ?
Diplômé de Sciences Po Lyon et de l’EM Lyon, j’ai débuté mon parcours professionnel en 2010 chez TF1 en tant que Responsable Editorial & Social Media. C’était un moment passionnant, marqué par le développement des plateformes digitales et l’adoption massive des nouvelles technologies. Il fallait à la fois les appréhender et évangéliser (en interne et en externe) pour intégrer de nouveaux process, des bonnes pratiques et faire bénéficier le public des meilleurs usages. Ce fût ainsi l’époque des premiers lives interactifs, des premiers tweets affichés à l’antenne et de la prise en main des réseaux sociaux par les personnalités des programmes. J’ai ensuite été chargé de communication externe, en charge des activités digitales et de la diversification. J’ai alors développé un réseau de contacts parmi les journalistes et les influenceurs.
J’ai rejoint Twitter en 2015 en tant que Responsable des Partenariats Musiques & Talents. Mon rôle était d’accompagner les artistes, personnalités, agents, maisons de disques et les médias dans la compréhension, le développement et la monétisation de leurs audiences sur la plateforme.
En 2017, j’ai été embauché chez Sony Music France, en tant que Responsable Marketing d’Influence et Social Media. La digitalisation et l’évolution des modes de consommation sont des sujets phares pour cette industrie. Et globalement un modèle intéressant dans l’évolution numérique de l’économie. Je manage aujourd’hui une équipe ; et en étroite coopération avec les labels, nous élaborons les stratégies social media, développons des collaborations avec les influenceurs et intervenons sur le développement et la production de contenus.
Qu’enseignes-tu à l’EMIC ?
Mes cours sont axés sur les stratégies de contenu, le social media et le marketing d’influence. Avoir une stratégie de contenu efficace est indispensable aujourd’hui pour développer l’image d’une marque, d’une personnalité, d’un artiste, et conserver le lien avec son audience. Les mots d’ordre sont originalité, proximité, régularité et interactivité. Il faut aussi penser à la manière dont les contenus s’inscrivent dans une timeline globale de projet et exploiter tout le potentiel des plateformes, en activant aux moments opportuns les fonctionnalités et les formats les plus pertinents. La narration doit aussi s’adapter au support sur lequel le contenu sera consommé. Pour développer son audience, l’artiste peut avoir recours au marketing d’influence. Se posent alors plusieurs questions : quelles cibles veut-on adresser ? Quelles sont les objectifs du dispositif ? Quel influenceur est le plus pertinent ? Quelles formes doit prendre cette collaboration ? Quelles peuvent en être les modalités ?
Quelles sont les particularités des étudiants EMIC (étant donné que tu as eu et embauché pas mal de personnes de chez nous) ?
Grâce à leur formation à l’EMIC, les étudiants ont une vision globale des enjeux de l’industrie musicale aujourd’hui. Les cours étant dispensés par des professionnels en activité, les étudiants acquièrent les fondamentaux de l’industrie et les évolutions récentes du marché. L’alternance leur a permis d’acquérir des compétences « pratiques », via une prise directe avec la réalité du terrain. Ils ont donc souvent d’excellents réflexes et font preuve d’une très grande motivation pour réussir leurs premières missions. Ils sont sérieux, appliqués et efficaces.
Quels sont les 3 conseils que tu pourrais donner aux étudiants qui veulent travailler dans la filière musicale ?
La curiosité et la créativité font partie des compétences majeures pour réussir dans la filière musicale. Il est en effet souhaitable d’analyser les nouvelles façons de communiquer, les plateformes émergentes, les contenus innovants… Cette curiosité permet de se former tout au long du parcours professionnel et de comprendre les transformations souvent rapides de l’industrie. Les métiers de l’industrie demandent aussi beaucoup d’implication et de rigueur. Il faut donc être un « passionné raisonné », c’est-à-dire être à la fois très investi dans ses missions tout en gardant une forme d’objectivité sur les projets dont on a la responsabilité.
Cette interview a été réalisée en 2020