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L’intelligence collective de la musique : pourquoi les talents de demain devront allier culture, tech et stratégie

Les algorithmes façonnent nos playlists, les tournées se planifient à l’échelle internationale, les droits d’auteur se négocient à l’ère de l’intelligence artificielle. En 2025, travailler dans la musique demande bien plus qu’une sensibilité artistique : cela exige de naviguer entre technologie, droit, marketing, finance, écologie ou encore diplomatie culturelle.

La musique devient un terrain d’intelligence collective, où se croisent des expertises multiples. Et dans cette complexité croissante, ce sont les profils hybrides – capables de relier les mondes – qui prennent toute leur valeur.

Une industrie en pleine accélération, en quête de nouveaux profils

Le dernier Panorama de la filière musicale, réalisé par EY pour we are Creative, publié en juin 2025, dresse un constat sans appel : la filière musicale française affiche une vitalité exceptionnelle. Sa valeur ajoutée a bondi de 50 % en cinq ans, sa croissance annuelle devrait avoisiner les 8 % jusqu’en 2030, et elle mobilise plus de 100 000 emplois directs en France.

Mais ce dynamisme économique s’accompagne d’un besoin profond de renouvellement des compétences. Streaming, data, IA, transition écologique, internationalisation : les entreprises de la musique recherchent désormais des collaborateurs capables de comprendre les mutations globales du secteur, de les anticiper, et surtout d’y répondre avec des solutions concrètes.

Etude EY pour we are Creative, juin 2025

Des métiers pluriels au cœur d’un écosystème en mutation

Travailler dans la musique aujourd’hui, c’est évoluer dans un environnement où les frontières entre les disciplines s’effacent. Les professionnels sont de plus en plus appelés à naviguer entre plusieurs univers : création, données, droit, production, écologie, communication.

Un label indépendant doit savoir lire les données de ses sorties numériques pour accompagner ses artistes. Un booker doit intégrer des contraintes environnementales dans ses tournées. Un éditeur de musique travaille autant sur la valorisation de catalogues via l’audiovisuel que sur la protection juridique face à l’intelligence artificielle. Un chargé de production en salle peut collaborer aussi bien avec les collectivités territoriales qu’avec des développeurs d’outils de billetterie. La culture est là, bien sûr. Mais elle coexiste avec les enjeux technologiques, politiques, commerciaux ou sociétaux.

Ce sont donc des compétences transversales qui deviennent clés :

– Compréhension des enjeux numériques (data, IA, découvrabilité)

– Maîtrise des logiques économiques et juridiques (droits, financement, modèles)

– Capacité à construire des ponts entre les acteurs (créateurs, diffuseurs, institutions)

– Agilité dans des contextes internationaux, hybrides ou instables

Autrement dit, les talents les plus recherchés sont ceux qui savent connecter les points.

Intelligence artificielle : menace ou levier pour la musique ?

L’étude EY alerte sur l’impact de l’IA générative dans le secteur musical. Les œuvres créées par ou avec l’IA, si elles ne sont pas correctement encadrées, pourraient faire perdre jusqu’à 30 % de revenus aux artistes et éditeurs. Cette transformation soulève des questions complexes : à qui appartiennent les droits sur un morceau généré par une machine ? Comment détecter et tracer ces œuvres ? Faut-il encadrer ou interdire certains usages de l’IA ?

Ces enjeux ne concernent pas uniquement les juristes ou les ingénieurs. Ils touchent aussi les responsables de labels, les producteurs, les agents, les plateformes, les enseignants et tous les professionnels qui participent à l’écosystème. L’IA impose un repositionnement stratégique du secteur tout entier.

Mais elle peut aussi devenir un outil. Outil d’aide à la création, à la diffusion, à la scénographie, à la promotion. Ce qui compte, ce n’est pas la technologie en soi, mais ce que l’on en fait. Et cela demande des professionnels capables de penser ces usages avec discernement.

Se former à ces compétences transversales : une nécessité pour les années à venir

La diversité des métiers de la musique impose aujourd’hui une formation à la fois spécialisée et ouverte. Comprendre la logique d’un contrat de synchronisation, savoir analyser les flux de données d’un single sur Spotify, dialoguer avec un collectif d’artistes, rédiger une stratégie de développement à l’international, organiser un concert bas carbone, défendre un dossier de financement : tout cela peut faire partie du quotidien d’un professionnel du secteur.

C’est pourquoi les formations généralistes ne suffisent plus. Il faut des parcours qui croisent les disciplines, qui forment aux réalités économiques sans renoncer aux enjeux culturels, et qui anticipent les grandes transformations structurelles.

L’EMIC développe depuis plusieurs années une pédagogie pensée pour ces profils hybrides. En lien étroit avec les professionnels du secteur musical, elle propose des formations qui intègrent l’économie du streaming, le droit de l’IA, les enjeux de transition écologique dans le spectacle vivant, ou encore les stratégies d’export pour les artistes émergents.

Une nouvelle génération aux commandes

Les besoins sont là. Le marché est porteur. La mutation est en cours. Et une nouvelle génération est en train de se former, consciente que la musique ne se joue plus seulement en studio ou sur scène, mais aussi dans les feuilles de calcul, les algorithmes, les projets territoriaux ou les stratégies d’impact.

Ce sont ces profils, ouverts, stratèges, agiles et engagés, qui feront la différence dans les années à venir. Et ce sont eux que les écoles comme l’EMIC accompagnent aujourd’hui, pour que la musique de demain soit aussi ambitieuse que diversifiée.

Article en partie rédigé à l'aide de l'IA. Image réalisée grâce à l'IA.