Le SNEP vient de publier son rapport sur le marché de la musique enregistrée, en France, au premier semestre 2025. Nous en avons résumé ici les points clés. Au premier semestre 2025, la musique enregistrée en France confirme sa solidité. Dans un climat économique atone, le secteur affiche une progression de 3,4 % par rapport à la même période de 2024, pour un chiffre d’affaires total de 432 millions d’euros. Cette dynamique repose sur un double moteur : l’essor durable des ventes physiques, et la poursuite de la croissance numérique, même si celle-ci ralentit légèrement.

La vitalité des ventes physiques

Longtemps considérées comme fragilisées par le numérique, les ventes physiques surprennent par leur résilience. Le vinyle continue de séduire un public large, avec une progression de 9,4 % qui confirme son statut d’objet premium. Le CD recule légèrement (-1,5 %), mais globalement, les ventes physiques progressent de 4,4 %, un rythme plus soutenu que le numérique sur la période.

Le numérique en mutation

Le streaming demeure le socle du marché, mais son rythme de croissance s’essouffle.

• Les abonnements progressent de 4,9 % et représentent désormais 63 % du chiffre d’affaires total, confirmant leur rôle central.
• Le streaming financé par la publicité représente 16,3 % du marché, avec une évolution contrastée : +2 % pour l’audio, -6,8 % pour la vidéo, marquée par le recul des clips traditionnels au profit de formats courts diffusés sur les réseaux sociaux.
• Les téléchargements poursuivent leur déclin, en baisse de 14,1 %.

Une production française en pleine forme

Les classements confirment la vitalité de la scène hexagonale :

• Trois quarts des albums du Top 200 sont des productions françaises.
• 29 des 42 premiers albums sont français, dont quatre premiers albums de jeunes talents.
• En streaming premium, 71 % des titres les plus écoutés sont français, avec 16 titres dans le Top 20.
• Les certifications s’envolent : 165 albums certifiés (+27 % en un an) et 733 singles (+16 %), dont près de 70 % produits en France.

L’enjeu de la diversité des usages

Pour Alexandre Lasch, directeur général du SNEP, ces résultats démontrent la résilience du marché français, soutenu par la complémentarité entre supports physiques et usages numériques. Mais les défis restent importants : élargir les usages du streaming, fidéliser les jeunes générations attirées par les formats courts, et convaincre un public plus âgé encore peu présent sur les plateformes.

Un nouveau cadre avec l’intelligence artificielle

L’entrée en vigueur de l’AI Act européen en août 2025 ajoute une dimension structurante. Le SNEP souligne l’importance de garantir le respect du droit d’auteur et la transparence des sources dans l’usage de l’IA, afin de bâtir un marché éthique et compétitif, capable de concilier innovation et création humaine.