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101 000 emplois dans la musique : comment intégrer une filière en pleine accélération ?

Intelligence artificielle, streaming, urgence écologique : la musique se joue désormais autant dans les datas que sur scène. Ce secteur longtemps perçu comme fragile ou artisanal affiche aujourd’hui une santé économique impressionnante et mobilise des compétences de plus en plus hybrides, à la croisée de la culture, du numérique et de l’entrepreneuriat.

En 2024, selon le Panorama de la filière musicale publié par EY pour l’association we are Creative, ce sont plus de 101 000 équivalents temps plein qui travaillent dans la musique en France. À titre de comparaison, c’est autant que dans le secteur automobile. Ce chiffre témoigne de l’importance stratégique de la musique dans l’économie française, mais aussi de la diversité des métiers qu’elle mobilise.

Quels sont alors les profils qui façonneront la musique de demain ? Et comment se former à ces nouvelles exigences ?

Une industrie en plein essor… et en profonde transformation

La filière musicale française a vu sa valeur ajoutée directe augmenter de plus de 50 % entre 2019 et 2024. C’est une croissance exceptionnelle, quatorze fois plus rapide que celle du PIB national sur la même période. Cette dynamique repose sur plusieurs facteurs : l’essor du streaming, la relance du spectacle vivant après la crise sanitaire, la structuration de l’export, et la diversité croissante des usages et des formats.

Mais cette croissance ne se fait pas sans défis. La concentration des revenus sur une minorité d’artistes, les tensions autour de la rémunération sur les plateformes, l’impact du changement climatique sur le live, ou encore l’arrivée massive de l’intelligence artificielle générative posent de nouvelles questions. Ces transformations impliquent que les métiers de la musique évoluent, et que les professionnels doivent sans cesse adapter leurs compétences.

Trois grands domaines à maîtriser pour les professionnels de demain

Dans cette nouvelle réalité, certaines expertises deviennent incontournables.

La première concerne la compréhension des modèles liés au streaming. Ce canal représente aujourd’hui plus de 70 % du chiffre d’affaires de la musique enregistrée. Les plateformes comme Spotify, Apple Music ou Deezer reposent sur des logiques algorithmiques, où l’optimisation de la découvrabilité, la capacité à analyser les données d’écoute et à en tirer des enseignements stratégiques deviennent des compétences centrales. Les artistes, labels et managers doivent désormais savoir travailler avec ces outils, tant sur le plan marketing que contractuel.

Deuxième domaine clé : la transformation numérique accélérée par l’intelligence artificielle. Selon l’étude EY, les œuvres générées par IA pourraient représenter jusqu’à 30 % de perte de revenus potentiels si elles ne sont pas régulées. La question de la protection des droits des auteurs et des interprètes se pose de manière urgente. Les professionnels appelés à travailler dans la production, l’édition ou le conseil juridique doivent pouvoir maîtriser à la fois les enjeux techniques liés à ces nouvelles technologies et les cadres réglementaires en évolution.

Enfin, la transition écologique s’impose comme un enjeu structurant pour le spectacle vivant. En 2024, un quart des organisateurs de concerts a dû annuler des représentations en raison de phénomènes climatiques. Le secteur anticipe aussi une réduction des événements en zones rurales ou dans les petites villes. Cela implique une capacité à concevoir des projets durables, à intégrer l’écoconception dans la logistique des tournées, et à repenser l’ancrage territorial des événements.

Se former pour intégrer ces nouvelles dynamiques

Les métiers de la musique ne se limitent plus aux postes traditionnels. Les professionnels de demain devront être capables d’embrasser des logiques multiples : artistiques, économiques, technologiques et environnementales. Chef de projet streaming, manager de tournée écoresponsable, responsable des droits numériques, producteur de contenus multicanaux ou encore consultant en IA appliquée à la création : autant de fonctions qui n’existaient pas il y a dix ans, et qui sont aujourd’hui en plein développement.

Face à cette évolution rapide, il est essentiel que les formations s’adaptent. L’EMIC, s’inscrit dans cette dynamique. Elle propose des parcours spécialisés dans la musique, le spectacle vivant et l’audiovisuel, en prise directe avec les mutations du secteur. À travers un enseignement axé sur la réalité du terrain, la transversalité des compétences et l’accompagnement vers l’emploi, l’EMIC forme les futurs professionnels qui feront vivre ces industries dans les années à venir.

Une filière qui recrute, mais qui attend de nouveaux profils

Les 101 000 emplois recensés dans la musique en 2024 ne sont pas un simple effet de volume. Ils traduisent une mutation de fond du secteur. Ce que recherchent aujourd’hui les structures de production, de diffusion, les festivals ou les plateformes, ce sont des profils capables d’agir à la croisée de plusieurs mondes : la culture, l’économie, la technologie et l’engagement environnemental.

La filière est prête à accueillir ces nouveaux talents. Encore faut-il que les jeunes diplômés soient préparés à ces réalités. C’est tout l’enjeu de la formation aujourd’hui : permettre à une nouvelle génération de rejoindre une industrie en pleine accélération, mais aussi en pleine reconfiguration.

Article en partie rédigé à l'aide de l'IA. Image réalisée grâce à l'IA.