E. Tellier La disparition dEverett Ruess3 ©Marc Domage

« Je suis fou de musique » : interview d’Emmanuel Tellier, journaliste à Télérama

e-tellier-_-la-disparition-deverett-ruess3-marc-domageEmmanuel Tellier, Journaliste et Grand Reporter (Telerama), auteur-compositeur-interprète (49SwimmingPools), répond à nos questions.

 

 

 

 

Bonjour Emmanuel, quel est votre parcours ?

 

J’ai commencé la musique enfant, à l’âge de 5 ou 6 ans. J’ai appris plusieurs instruments, seul ou en suivant des cours (piano). Je suis devenu journaliste pour les Inrockuptibles à 21 ans. Pour moi, les deux aspects relevaient du même trait de personnalité : je suis fou de musique. J’aime en jouer, en enregistrer, comme j’aime la partager.

 

Dans votre carrière de journaliste, quelles sont les trois rencontres qui vous ont le plus marquées ?

 

David Bowie.
Morrissey.
Kurt Cobain.

 

Vous avez toujours eu différents groupes en parallèle de votre carrière de journaliste. Pouvez vous nous expliquer comment vous arrivez à gérer de front une carrière de journaliste et une carrière artistique avec votre groupe actuel 49SwP ?

 

A chaque fois que j’ai dû me consacrer de manière intense à ma propre musique (sortie d’album et tournée), j’ai levé le pied sur le journalisme musical – pour bien séparer les choses, et ne pas devenir fou… La passion, c’est bien, mais il ne faut pas non plus se retrouver étouffé, complètement dévoré… J’ai toujours été assez fort pour mettre des garde-fous.
Donc il y a 7 ou 8 ans, j’ai même fait le choix de renoncer totalement au journalisme musical. J’écris sur beaucoup de sujets (questions de société, grands reportages à l’étranger…) mais plus jamais pour la musique. Je suis très heureux de ce choix. D’abord, parce qu’on ne peut pas écrire sur le même sujet toute sa vie, il faut savoir se renouveler. Ensuite, parce qu’en tant que journaliste, j’ai connu une sorte d’âge d’or – je dirais les années 1985 à 2000 -, et que je préfère garder à l’esprit cette période bénie. J’ai été journaliste musique au meilleur moment possible.

 

Quelle est votre actualité 49 SwP ?

Notre actualité pour 49 SwP c’est un nouvel album en septembre, accompagné d’une création scène musique/théâtre et d’un film documentaire.

 

Chez EMIC nous ne formons pas des journalistes mais de nombreux métiers qui travaillent en collaboration étroite avec les journalistes, comme par exemple l’attaché de presse. Quels sont pour vous les qualités requises pour travailler dans le secteur/business de la musique ?

 

Passion. Précision, goût des choses bien faites. Très fort sens esthétique. Modestie. Convictions. Patience et sens de la stratégie, de la construction pas à pas, déterminée, méthodique. Amour de la langue, du langage, de l’art de dire et raconter.

 

Quels sont les trois conseils que vous pourriez donner à un jeune étudiant qui monte son label et qui veut vous convaincre de faire un papier sur un jeune groupe qu’il vient de signer ?

 

Avoir passé le plus de temps possible sur l’artistique, en prenant le temps, la bonne chanson, la bonne prise, le bon mix, le bon mastering… Donc ne pas se précipiter, ne jamais griller les étapes.

Rechercher l’originalité, c’est important, mais plus encore, la pertinence. Je préfère un groupe un peu moins original dans sa forme (par exemple un quatuor) qui joue une bonne chanson avec conviction qu’une forme faussement originale (un duo) jouant une chanson faussement novatrice.

Ne pas être trop bavard. Ne pas donner trop d’arguments, faire confiance à l’auditeur, qui se fera son idée… Parfois, trop de « mots » pour susciter le désir tuent le désir.

 

Crédit photo : Marc Domage (LeCent-Quatre Paris)