
L’interview d’Armand Thomassian, Directeur Universal Publishing Production Music France
Armand Thomassian, Directeur chez Universal Publishing Production Music France, et intervenant dans le MBA Musique d’EMIC, répond à nos questions.
Bonjour Armand, quel est votre parcours ?
Je travaille dans l’industrie de la musique depuis 1988. J’ai démarré comme Télé-vendeur puis comme Commercial terrain chez Justin Distribution (distributeur indépendant qui représentait entre autres les Pogues, Fela Kuti et les Negresses Vertes à leur début). Je suis ensuite devenu Chef de projet au sein de leur label, avec en charge tous les artistes de la scène dite alternative française du virage des années 90, des Wampas aux Têtes Raides.
En 1991, je deviens Chef de projet développement des artistes locaux chez Polydor, avec comme faits d’armes majeurs, les succès d’Au P’tit Bonheur avec « J’veux du Soleil », et le lancement de la carrière de Mc Solaar pour ses 3 premiers albums mythiques. J’ai également été en charge du label Motown et des projets électroniques signés par Polydor UK à partir de 1995. De 1997 à 1998, je participe à la V1 de V2 Music (antenne française du nouveau label de Richard Branson), avec notamment un énorme succès du 1er album de Passi. Je lance ensuite mon festival Aquaplaning à Hyères (83), tourné principalement vers la découverte des musiques émergentes : 120 artistes y ont été programmés de 1999 à 2002 inclus, dont 80 découvertes y compris pour les professionnels de la musique (Aphex Twin, Air, The Rapture, LCD Soundsystem ou M83). En parallèle du festival, j’intègre Delabel Editions, dont je deviens le directeur du département artistique. J’y signe notamment M83 justement, programmé dans mon festival.
De 2003 à 2008, je deviens consultant indépendant/ music superviseur en Synchro pub et cinéma, fais du conseil pour Radio Classique, Carat Culture ou encore Pressing (bureau de presse mode). Enfin en 2008 j’intègre UPPM comme Responsable de la publicité.’J’en deviens le Directeur Commercial en 2013 puis le Directeur depuis novembre 2016.
Pouvez vous décrire votre fonction actuelle au sein d’Universal et vos les principales responsabilités ?
Nous sommes rattachés à la division Universal Publishing et notre activité est très spécifique car c’est un business en B to B. UPPM, c’est près de 70 différents labels qui produisent plus de 350 albums par an, dans tous les genres musicaux, destinés et exclusivement réservés aux professionnels de l’audiovisuel. Nous avons deux labels français sur lesquels nous produisons une cinquantaine d’albums par an. Une équipe de conseillers musicaux est au service des professionnels. Ces derniers peuvent aussi travailler en toute autonomie, grâce à notre site, sur lequel ils trouvent des playlists thématiques ou via le moteur de recherche pour effectuer leur sélection en toute autonomie.
Quels sont les trois conseils que vous pouvez donner aux étudiants qui souhaitent travailler dans le domaine des industries musicales ?
1/ Avant tout qu’aimer la musique ne suffit pas. Tout le monde a un avis sur la musique. Ça n’est plus un argument pour intégrer les métiers. Il faut vous poser la question sur ce que vous avez à apporter à l’industrie pour pouvoir y travailler.
2/ S’intéresser aux évolutions de nos métiers, notamment sur les nouveaux usages, les révolutions technologiques et les nouvelles mentalités des consommateurs. De fait, s’intéresser à toutes les disciplines présentées lors du Master EMIC, car il y a beaucoup de métiers méconnus qui peuvent représenter des opportunités d’avenir voire mieux, s’avérer être de véritables révélations pour certains étudiants.
3/ Développer son réseau, c’est la clé. Cela commence en tissant un relationnel avec les autres étudiants, vos professeurs, intervenants et conférenciers. Ils seront le socle de votre réseau. Quand vous serez inséré professionnellement, il ne faut pas oublier de rencontrer les plus jeunes pour identifier ceux que vous estimerez assez intéressants pour les présenter à votre réseau. À termes, ils seront aussi votre réseau !